// démarche artistique
Etant artiste photographe professionnel affilié à la maison des artistes depuis 2013, je me suis spécialisé en 2017 dans l’autoportrait. Dans mes travaux réalisés, j’ai eu le déclic de me mettre moi-même en scène dans mes créations. C’était un pur travail d’introspection qui m’a permis, à un moment difficile de ma vie d’Homme et d’Artiste, d’exprimer mes émotions les plus enfouies et de prendre conscience de mon potentiel et de ma vraie valeur.
Et c’est à partir de cette intention que ma démarche artistique « Lorsque Ma Vie Devient Une Œuvre » a vu le jour. Elle consiste à utiliser la photographie pour rendre visible un tourment, un handicap imperceptible. En faisant apparaître ou disparaître le corps ou des parties du corps dans le cadre, j’évoque la brutalité des limites imposées et invisibles. Je m’intéresse à des questions liées à l’isolement, à l’exclusion, aux contraintes psychologiques et physiologiques. (Par la maladie, une vie carcérale, une situation administrative compliquée, l’exil…).
C’était ma rencontre, lors d’un stage à l’agence VU’, avec Claudine Doury qui m’avait éclairé, que mon projet d’autoportrait “Préfecture” a vu le jour. Il fut une vraie révélation tant dans mon for intérieur, que dans ma prise de conscience de la reconnaissance que mon travail pouvait trouver par mes pairs dans le monde de la photographie.
En effet, ce projet a fait l’affiche de plusieurs expositions prestigieuses en France (Salon des artistes français “Grand Palais”, Fondation La Fondation Manuel Rivera-Ortiz à Arles, Galerie Vu’, Voies off…) et en Europe ” Musée de Sunnhordland, Norvège”.
J’ai également pu décrocher la Médaille de Bronze au Salon des artistes Français au Grand Palais à Paris en 2018 et la Médaille d’argent au Grand Palais éphémère en février 2022.
Depuis cette expérience artistique et personnelle favorable, je continue à faire des recherches sur de nouveaux projets déclinant la même démarche. Mes questionnements aujourd’hui sont basés surtout sur l’image de soi. Cette image de nous-même qui est devenu de nos jours un vrai enjeu sociétal. Surtout avec l’ère des corps idéalisés sur Instagram beaucoup de personnes ne peuvent plus porter ce poids.
J’ai développé un désir brûlant d’inspirer et d’aider les gens à s’aimer soi-même et à reprendre confiance en eux, en les impliquant dans des projets artistiques, dont ils sont eux-mêmes l’objet, le spectateur et le réalisateur. J’ai mis en oeuvre une technique de dissociation mentale inspirée de la formation suivie en Psychothérapie Psychocorporel auprès de l’école de psychologie PSYNAPSE à Paris. Cette formation m’a été attribué et approuvé chaleureusement devant la commission de l’AFDAS pour rendre encore plus légitime la notion thérapeutique dans mon approche artistique basé sur l’autoportrait.
Une approche bien avancée dans les pays anglo-saxons, mais encore peu connu en francophonie. C’est un type de photographie qui est au croisement de la création artistique et de l’approche thérapeutique, dans le sens où le traitement photographique peut aider à apporter un bien-être au sujet photographié par la libération des émotions face caméra. Elle s’intéresse de manière générale au rapport au corps, et particulièrement à ceux ayant un vécu particulier du fait de la maladie (cancers, amputation…), du fait de violences (physiques ou psychologiques), du fait du deuil périnatal, ou encore le corps dans les questions d’identité et de genres… Si certains la pratiquent avec une visée thérapeutique, pour ma part, je l’utilise aussi pour mettre l’humain au coeur de ses propres oeuvres artistiques.
Samir Tlatli